mardi 28 avril 2015

Démocrité



Ce qu'il y a de bien dans la démocratie – et c'est le moins qu'on puisse dire –, c'est qu'elle fonctionne à géométrie variable.

Ainsi de la grève étudiante, mouture 2015. D'un côté, les institutions – et ici je parle surtout au singulier et de l'UQÀM – ont réclamé dès les débuts du conflit plus de transparence et un respect absolu du processus démocratique, entre autres l'utilisation exclusive du vote secret, voire électronique, la convocation d'assemblées longtemps à l'avance, le respect méticuleux du quorum, etc.

De l'autre, aussitôt que des gens – et ici, je parle des étudiants qui ne porteront jamais de carré vert – donnaient l'impression de vouloir mener une action quelconque, immédiatement les sanctions se sont mises à pleuvoir (menaces d'expulsion, espionnage électronique, appel à l'escouade antiémeute, etc.).

C'est drôle. À entendre nos dirigeants, on dirait que démocratie est maintenant synonyme de statu quo, surtout quand il est question d'austérité. Quand on pense que, à la suite des révolutions des XVIIIe et XIXe siècle, elle était perçue comme vecteur de changement.

C'est vrai que, plus ça change, plus c'est pareil.

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