jeudi 25 juin 2015

Monsieur 3 %




M. Stephen Joseph Harper était de passage au Québec, hier. Quel événement d’envergure avait-il bien pu le sortir de sa torpeur outaouaise ou de sa sujétion albertaine? Mais rien de moins que la fête nationale des Québécois, au cours de laquelle il vient toujours faire sa petite apparition, comme la Sainte Vierge toute vêtue de bleu, pour téter des votes. Il faut dire que, dans ce domaine, il a une sacrée côte à monter.

Il n’a pas hésité à dire qu’il ne fallait «[laisser] jamais personne vous dire que les valeurs conservatrices ne sont pas des valeurs québécoises», devant une foule record de 500 militants. Je ne sais pas comment il a réussi à en rassembler autant. Puisque l’assemblée se tenait dans la circonscription détenue par Maxime Bernier, peut-être avait-on pensé à distribuer des Jos Louis.

Le discours conservateur correspond-il effectivement aux valeurs québécoises? Que ce soit en matière de justice, d’économie, de santé ou d’environnement, entre autres, comment se fait-il alors que c’est toujours une levée de boucliers, depuis la rivière des Outaouais jusqu’à la Restigouche, devant les initiatives du cabinet Harper? Rien qu’avant-hier, on ergotait encore quant à la question du fameux registre des armes à feu. Mettons que la comparaison avec les valeurs d'ici ne pouvait pas plus mal tomber.

Quant à la popularité des conservateurs auprès des électeurs, qu’en est-elle? Pour accommoder la totalité de la députation conservatrice québécoise, il suffirait d’une petite fourgonnette. Mais rassurez-vous: ils se déplacent toujours en limousine et ils ont chacun la leur. Non, non, ne craignez rien. Le serrage de ceinture des conservateurs ne touche que vous; eux, ça ne les concerne pas. Comme vous voyez, ce sont des valeurs très hermétiques

En passant, la proportion de députés conservateurs représentant le Québec est d’environ 3 %, soit 5 sur 166. Comme il faut que la province soit adéquatement représentée au sein du cabinet, il est presque assuré que si vous vous faites élire au Québec, on fera de vous un ministre. Même si vous êtes une profonde nullité.

Ça explique beaucoup de choses.

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