samedi 11 avril 2015

Je suis le chapeau de John



J'espère très sincèrement que, lorsque les démocrates se feront rincer aux présidentielles stazuniennes de 2016, le prochain président – un autre Bush, selon toute probabilité, ce qui donnera moins de force aux républicains pour accuser la vaillante République démocratique populaire de Corée d'exercer un pouvoir dynastique – gardera John Kerry en tant que chef du département d'État.

Sans exagérer, ce John Kerry, quel humoriste, tout de même! Son allure dégingandée et son style pince-sans-rire lui permettent, à tous les coups, de nous prendre par surprise, ce qui déclenche bien évidemment des cascades de rire. Un peu grinçant, le rire, mais rire tout de même.

J'en veux pour preuve la dernière en date. Vous n'êtes pas sans savoir que les choses se sont passablement dégradées au Yémen, le voisin de l'Arabie saoudite au sud de la péninsule. Pour toutes sortes de raisons, le régime favorable à Ryad et à Washington a été chassé par les Houthis qui ont reçu l'appui de l'Iran. Ce même Iran qui combat aux côtés des Yankees contre Daesch en Irak. (Ça aussi, on l'oublie facilement.)

Depuis, l'Arabie a envoyé son aviation pilonner les Houthis afin de donner un peu de répit aux forces ex-gouvernementales qui tentent de se maintenir. Les Stazunis sont restés en retrait jusqu'à aujourd'hui, mais on sent que – de mauvais gré, tout de même – ils sont irrésistiblement aspirés dans ce nouveau brasier régional dont ils ont eux-mêmes allumé le foyer lors de leur invasion de l'Irak, en 2003.

Et c'est là que ce cher John donne toute la mesure de son humour déjanté. Dernièrement, il a affirmé: «L'Iran doit savoir que les États-Unis ne resteront pas les bras croisés alors que la région est déstabilisée et que des gens lancent une guerre ouverte à travers les frontières internationales des autres pays.»

Tout de même… Être chef de la diplomatie yankee et avoir le culot de reprocher ça aux autres: chapeau, mon John!

vendredi 10 avril 2015

Gueule de haine


jeudi 9 avril 2015

T'occupe



Hier, des étudiants ont occupé, pendant quelques heures, des locaux au sein de l'auguste Université du Québec à Morial (UQÀM).

Inutile de préciser que le sang du recteur Bob Proulx n'a fait qu'un tour. Or, ce tour a viré à l'émeute quand la police a été mandée afin de rétablir l'ordre. En fait, il s'agissait de faire sortir les étudiants de l'université, ce que la grève étudiante cherchait à faire de toute manière, ce que les injonctions demandées tentaient de prévenir, ce pourquoi la police était appelée en renfort régulièrement.

Manque de cohérence, direz-vous? Moi, ça me donne le tournis.

Bref, au cours de la nuit passée, la flicaille montréalaise s'en est donné à cœur joie. Elle a commencé par défoncer une vitrine afin de pénétrer dans l'édifice; rien de mieux pour contrer le vandalisme. Le reste fut à l'avenant.

Ainsi a-t-on mis fin à l'occupation de l'UQÀM. Pas de chance, pour une fois qu'une université était occupée à quelque chose...

Qui se ressemble s'assemble



Mike Duffy, le politicien ex-journaliste qui, comme beaucoup d'autres avant lui, aurait dû le rester, subit présentement un procès. En effet, il fait face à 31 accusations de fraude, de corruption et d'abus de confiance. Rien que pour ce dernier délit, toutes les prisons cAnadiennes ne suffiraient pas s'il fallait condamner à ce titre tous les politiciens qui en auraient été coupables au fil des ans.

N'allez surtout pas croire que je sois un inconditionnel de Mike Duffy. Je me souviens très bien de ma réaction lorsque, en ouverture du bulletin de nouvelles à l'époque, on avait annoncé avec fanfare sa nomination au sénat. Tout de suite, j'avais dit: «Qui?»

Inutile de préciser que M. Duffy a plaidé non coupable. Son avocat, M. Donald Bayne, en ajouté une couche, afin de le dédouaner, en soulignant à gros traits que les règles entourant les dépenses des sénateurs étaient plutôt «larges et floues».

Bref, un bouillon de culture idéal pour quiconque est plutôt épais et équivoque.

mercredi 8 avril 2015

Russia on the lake



Valentina Lisitsa est une pianiste comme Diana Krall; le même sourire, à cette différence près qu'elle interprète de la musique classique.

Aujourd'hui et demain, elle devait jouer, avec l'Orchestre symphonique de Toronto. le Concerto numéro 2 de Rachmaninov. Personnellement, Rachmaninov, je ne me serais pas dérangé…

Ce qui m'a dérangé, par contre, c'est ce qui s'est passé cette semaine.

L'artiste, qui est une Ukrainienne d'origine russe, avait publié un texte sur Twitter afin de dénoncer les atrocités très réelles commises dans son pays par le pouvoir de Kiev au cours de la guerre civile qui s'apprête à y prendre son troisième souffle. Comme elle critiquait l'attitude criminelle d'un allié inconditionnel du CAnada, on l'a accusée, elle, d'«incitation à la haine». Vous savez, l'accusation fourre-tout qu'on emploie pour museler quelqu'un; à plus forte raison si cette personne a raison.

Finalement, on a décidé de la remplacer pour les deux concerts.

Ce n'est pas le genre de truc qu'on reproche normalement aux Russes, ça?

Montréal vue du sol


mardi 7 avril 2015

Brillant Brian


Qui pourrait nier que Martin Brian Mulroney est d’une nature des plus généreuses? Non seulement l’a-t-il été pour ses amis et supporteurs, mais également pour tout le CAnada. Et même – croyez-le, ce n’est pas une blague – même pour le Québec.
En plus de s’être dépensé sans compter pour son peuple, il a littéralement fait pleuvoir ses bienfaits entre l’Outaouais et la Restigouche. Je sens que quelques-uns parmi les lecteurs pressentent ici quelque trace d’ironie de ma part. Or il n’en est rien du tout.
N’est-ce pas lui qui nous a offert sur un plateau d’argent l’accord du lac Meech? La chose ne s’est pas faite à cause d’Elijah Harper – décidément, ce nom!... – mais peut-on remettre en question la profonde générosité de son geste? Puis, il y a eu l’accord de Charlottetown qu’il nous a présenté par pur altruisme et qui, malheureusement, a été refusé partout. Le peuple, voyez-vous, peut parfois s’avérer ingrat.
Comme si tout cela ne suffisait pas, il nous a aussi apporté les bienfaits innombrables de l’accord de libre-échange, lequel, tel qu’il nous l’avait été promis à l’époque, nous assuré une prospérité et un bien-être matériel nous ayant pour toujours placés à l’abri du besoin.
Mais tout cela n’est rien en comparaison des cadeaux quasi personnalisés qu’il a adressés au Québec. Non pas un; non pas deux; mais bien trois premiers ministres qu’il nous a mitonnés jusqu’à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes. Un vol comme Icare, mais sans le soleil.
Le premier, le plus illustre et le plus sympathique, le souriant Lucien Bouchard, à une époque le bras droit de M. Mulroney dont ce dernier a consenti à s’amputer par pur esprit de sacrifice.
Le second, Jean Charest, le grand rassembleur qui laissera à jamais un souvenir indélébile de concorde et de conciliation dans les chaumières.
Le troisième, un brave petit bougre qu’il a pris comme ça sous son aile (oui, on revient toujours à l’idée du vol) en acceptant, alors qu’il a largement dépassé l’âge de la retraite, de présider son petit conseil d’administration, assurant une saine gestion des affaires du cher gus qui peine à prendre dans le domaine des affaires des décision éclairées. Désormais, le bougre susdit a le temps de courir à droite et à gauche afin de mousser sa carrière politique. Je parle ici, bien entendu, de Pierre Karl Péladeau.
Honnêtement, Brian fait passer le père Noël pour un radin.


Armoiries de Martin Brian Mulroney
(non, non; c’est pas une blague)