mercredi 24 février 2016

OTAN emporte le vent



L'OTAN est devenue en quelque sorte l'homme invisible de la politique internationale. Omniprésente sur les scènes européenne, africaine et proche-orientale, elle n'est jamais mentionnée que de façon accessoire lorsqu'une nouvelle aventure internationale entraîne inévitablement son cortège de destructions et de meurtres.

Rappelons que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord – c'est son nom de baptême – a été fondée en 1949. Elle a a été créée dans le but explicite de combattre le communisme et de court-circuiter le Conseil de sécurité de l'ONU qui avait vu le jour à peine 4 ans auparavant.

Des esprits naïfs, dont le mien, avaient supposé que, à la chute du socialisme en URSS, l'OTAN allait se dissoudre, ayant de facto perdu sa raison d'être. C'était se tromper lourdement. Au contraire, c'est à partir de ce moment-là que l'OTAN allait commencer sa véritable existence. Comme un chien enragé qu'on détache, elle s'est précipitée sur ses adversaires avec une férocité qu'on ne lui soupçonnait pas, multipliant les crimes de guerre sans vergogne.

Depuis, l'OTAN a servi de feuille de vigne aux ambitions des grands pays capitalistes. Avec la caution que garantit une association de nations, c'est non seulement la légitimité qui se trouve décuplée, mais c'est aussi la culpabilité qui se dissout dans la masse. Et masse il y a. Depuis la chute du mur de Berlin, quantité de pays dits du bloc soviétique se sont joints à l'Organisation qui n'a plus d'Atlantique Nord que le nom: Pologne, Hongrie, Lituanie, Estonie, Lettonie, République tchèque, Roumanie, Bulgarie, alouette!

Or, l'Organisation perd graduellement sa fonction de soutien des politiques des pays membres. Elle développe de plus en plus les siennes propres, lesquelles demeurent encore un temps tributaires de celles des chancelleries. Mais jusqu'à quand? Combien de temps faudra-t-il avant que ce soit l'OTAN qui indique la marche à suivre aux gouvernements et non l'inverse?

Et quand on pense que l'Organisation est avant tout à caractère militaire, c'est le spectre d'une dictature militaire transnationale qu'elle fait peser sur le genre humain.

Une organisation qui, demain, finira par tous nous organiser.

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