jeudi 24 mars 2016

La question qui tue

L'attaque terroriste qui a frappé Bruxelles a été revendiquée par Daech. Rien de très original là-dedans; tout le monde accusait déjà la mouvance islamique. On fait la même chose chaque fois, depuis le fameux 11 septembre 2001. Sauf que, dans ce dernier cas, personne n'a «officiellement» revendiqué la destruction des tours ni tout le reste. Ce sont les Stazunis qui avaient décidé qui était responsable.

Mais cette fois il y a eu revendication pleine et entière de la part de l'État islamique au Levant et de son anachronique califat. Or – et il s'agit maintenant d'un secret de Polichinelle – ce sont justement les Stazunis qui ont contribué à former, entraîner et équiper Daech. Bien sûr, le tout sous le couvert d'appuyer une opposition «modérée» à Bachar el-Assad, mais tout de même on a bien vu dans quelles mains aboutissaient les armes. Ça leur a même joué un sale tour, aux Yankees, parce que Daech a fini par déborder de la casserole, comme du lait qu'on a trop chauffé, et s'est répandu en Irak. Avec les résultats que l'on sait.

Sauf que…

On peut certes imaginer que Daech, malgré l'appui – pas toujours tacite – dont il bénéficie de la part des Stazunis et de leurs alliés (Arabie saoudite, Qatar, etc.), pratique une politique indépendante, parfois même à contre-courant de celle de ses commanditaires. Un peu comme une sorte d'Israël arabe.

Mais on peut aussi imaginer que Daech est pratiquement télécommandé par Washington, un peu comme une sorte d'ONG au couteau entre les dents. Et si cette théorie était vraie, cela voudrait dire que des opérations à la bruxelloise ou à la parisienne, en attendant la suite, ont été approuvées – sinon initiées – par les Yankees.

Mais voyons, me direz-vous, quel intérêt auraient-ils de faire exécuter de tels carnages en Europe? Tout d'abord, parce qu'ils préfèrent que ça ne se passe plus chez eux. Ensuite, parce que cela amène de l'eau à leur moulin autoritaire. De nos jours, ce ne sont plus seulement des simplets à la Donald Trompe qui exigent plus de flics, plus de soldats et moins de droits individuels. Des intellectuels, et pas seulement ceux qui seraient dignes des pages éditoriales de La Presse, ont commencé à unir leurs voix en ce sens.

Plus de flics, de soldats et de mercenaires, sans compter tout l'appareil répressif derrière, cela se traduit par des sommes d'argent colossales, surtout aux Stazunis où les budgets militaires représentaient – dans ce seul pays et avant le début de la guerre au terrorisme – plus de la moitié des dépenses en armement de toute la planète.

Est-il imaginable, puisqu'on s'amuse à échafauder des scénarios ridicules, que quelqu'un aux Stazunis se soit demandé, il n'y a pas si longtemps, comment on pourrait faire pour détourner encore plus d'argent public afin de l'engloutir dans le puits sans fond des dépenses militaires?

Et, afin d'éviter les remises en question, il faut bien rappeler une fois de temps en temps aux citoyens sous quel prétexte on le fait.

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