mercredi 8 juin 2016

Zéro de conduite



Combien de fois nous sommes-nous fait rouler dans la farine par des commentaires relatifs au pénible Grand Prix de formule 1 à Morial? Si, si, souvenez-vous de ce qu'on raconte concernant les légendaires «retombées économiques» d'un événement de cette envergure.

Chaque année, à la fin de la semaine du Grand Prix, je m'assieds à ma table de cuisine et je calcule quel montant d'argent est tombé chez moi. Année après année, je suis obligé de reconnaître que le montant est de zéro dollar et zéro cent.

Or, à défaut d'être dans le domaine des courses de chars, je constate que je suis dans les patates, là-dessus. En effet, selon une étude récente commandée par Tourisme Québec, il appert clairement que non seulement cela ne nous rapporte rien, mais qu'en outre l'événement engendre un important déficit fiscal.

D'une part, les gouvernements donnent de l'argent aux organisateurs, ne serait-ce que pour acheter le droit de tenir la course à Morial. Ainsi, ils paient en moyenne 18,6 millions de dollars. En échange, ils retirent des retombées fiscales de 8,1 millions de dollars. Bref, les «retombées» du Grand Prix nous coûtent plus de 10 millions de dollars.

On peut se demander alors pourquoi s'entêter à tenir un événement inutilement coûteux et polluant. Apparemment, le lobby de l'hôtellerie, de la rue Crescent et des agences d'escorte est puissant tant à Montréal, qu'à Québec ou Tawa. D'ailleurs, si quelques affairistes réussissent à pomper tant de fric et à le garder pour eux, on est en droit de se demander quelle proportion de cet argent est réinvesti à Morial, et quelle proportion est envoyée dans un paradis fiscal.

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