mercredi 30 novembre 2016

Ton beau tombeau

De l'avis de plusieurs experts, l'intervention de l'armée rouge en Afghanistan fut le premier pas vers la désintégration de l'Union soviétique, qui fut officialisée en décembre 1991.

On se souviendra que, en 1980, les Soviétiques avaient envoyé des troupes dans le pays à la demande du gouvernement communiste afghan de l'époque, lequel faisait face à une rébellion armée. À la suite de cette intervention, les Stazunis se sont empressés d'apporter leur aide aux révoltés, de sorte que le conflit s'est rapidement enlisé dans une guérilla qui finit par user les forces d'occupation au point où celles-ci durent quitter le pays en 1989. Par la suite, les Yankees ont longtemps fait des gorges chaudes devant ce qu'ils considéraient comme une victoire à leur actif, leur première depuis la Deuxième guerre mondiale, après une campagne vietnamienne particulièrement humiliante.

En 2001, à la suite du fameux – autant que nébuleux – 11 septembre, les Stazunis décident de s'en prendre à l'Afghanistan – il paraît que ça avait un rapport avec les tours jumelles –, entraînant à leur suite la servile OTAN, dans ce qui prenait tous les airs d'une opération punitive. À cette époque, les Russes, qui n'étaient plus et pas encore des ennemis, avaient mis en garde les Occidentaux devant une telle entreprise. La suffisance de l'hyper-puissance yankee avait balayé du revers de la main l'avertissement avant de se lancer tête baissée dans le piège.

C'était il y a 16 ans et, depuis, les choses ne se sont pas améliorées. Au contraire, en ce moment même, les Talibans, ceux que l'on voulait chasser du pouvoir en 2001, sont en train de reconquérir des portions importantes de territoire. Selon le New York Times, ils en ont même reconquis plus au cours de l'année écoulée que pendant la totalité des 15 années précédentes!

Alors, si la défaite devant la résistance afghane a été le début de la fin pour l'Union soviétique, qu'en est-il des Stazunis? Il est vrai que les Yankees cherchent une manière de jeter l'éponge dans cette partie du monde, mais ce n'est plus possible; tout comme il n'est plus possible de gagner la guerre. Et avec le grand talent qui s'apprête à entrer à la Maison-Blanche, on est en droit de douter que la question soit résolue de sitôt.

On a déjà dit que l'Afghanistan était le tombeau des empires. Il reste à espérer que ce soit vrai.

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