samedi 16 juillet 2016

Dion gêne*


*C'est ce qu'on appelle «être dans le baril».

L'angle laid



Le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard (le nom est marrant), a fait preuve de son légendaire doigté, dernièrement.

En effet, il effectue présentement une visite officielle dans plusieurs pays d'Europe, sentant peut-être que sa présence serait relativement mal vue au Québec par les temps qui courent. L'autre jour, il était même allé à Munich, en Bavière, où on l'avait laissé visiter le siège social de la multinationale Siemens. Invité à signer le livre d'or de la société, il a écrit textuellement, avec toute l'originalité qu'on lui connaît: «Technology used wisely will free us and improve our quality of life.»

Inutile de dire que des membres de l'opposition se sont récriés, comme ils l'avaient fait lors de la bourde de M. Couillard (le nom est marrant) en Islande, en 2014, où il avait pris la parole uniquement en anglais. Mais je critique cette attitude négative de la part de certains politiciens. Eût-on préféré qu'il accouche d'une niaiserie pareille avec un texte comportant des fautes?

Connaissant la maîtrise de la langue de Molière dont sait faire preuve le premier ministre, il valait mieux qu'il passe pour un larbin anglophone qu'un inculte francophone.

vendredi 15 juillet 2016

Négos syriens



En sous-main, tel qu'il convient quand ils sont sérieux, les diplomates ont entamé une nouvelle ronde de négociations sur la question syrienne. En effet, il semble que des pays de l'Union européenne (UE) ont commencé à envisager leur retrait de la guerre qui ravage le pays et tentent de le faire en sauvant la face. Or, avec la face qu'ils ont, ce ne serait pourtant pas une grosse perte.

Il n'y a pas si longtemps, pratiquement tous les gouvernements occidentaux réclamaient le départ de Bachar el-Assad comme étant un préalable incontournable avant de mettre sur pied un plan de reconstruction, à la fois politique et économique, de la Syrie. Or il semble maintenant que les présentes négociations sont plutôt axées sur la formation d'un gouvernement d'union nationale sous la présidence dudit el-Assad dont le départ n'est plus exigé par les gouvernements responsables – «responsables» dans tous les sens du mot –, exception faite encore pour un temps des Stazunis.

De une, ces négociations vont à l'encontre des sanctions décrétées contre le gouvernement de Damas, il n'y a pas si longtemps. De deux, des officiers syriens seraient déjà en poste en Europe afin de coordonner la lutte contre les jihadistes; les «mauvais» rebelles. En d'autres termes, les Occidentaux s'apprêteraient à abandonner leurs créatures appuyées en secret – de Polichinelle – par les Stazunis via la Turquie.

Ce qu'il y a de notable dans tout cela, c'est que les Occidentaux sont toujours prêts à négocier de bonne foi, et à d'égal à égal, dès qu'ils comprennent qu'ils ont d'ores et déjà perdu.

jeudi 14 juillet 2016

Trump II

Le gag, ici, c'est que cette photo n'est pas du tout truquée.


Au lendemain du référendum portant sur le Brexit, le ministre des Royaux-Munis d'alors, M. David Cameron, avait remis sa démission, laissant l'impression que là-bas, comme en France, tout finit par une chanson.

La machine à rumeurs, emballée comme toujours, avait prédit une course à sa succession longue et acerbe entre les deux favoris, Mme Theresa May et M. Boris Johnson, respectivement la modérée et l'extrémiste sur la question du Brexit. Or, il y a peu de temps, M. Johnson avait annoncé qu'il se retirait de la course à la chefferie du Parti conservateur au grand soulagement de beaucoup, de sorte que Mme May a été couronnée en l'absence d'autres candidats.

Mais voici que M. Johnson, à l'instar d'autres bestioles du même acabit, après qu'il est sorti par la porte est rentré par la fenêtre. À la suite d'une décision «surprise», Mme May l'a nommé ministre des Affaires étrangères. (J'ai mis «surprise» entre guillemets, car cette nomination a peut-être été le prix de son retrait de la course.)

La nouvelle a fait sursauter les chancelleries européennes. Avec toute la subtilité que le langage diplomatique peut déployer, nombre de voix ont souligné que Boris Johnson ne possédait pas les compétences pour assumer ce rôle, qu'il était un personnage à la crédibilité douteuse, qu'il avait fait preuve d'irresponsabilité par le passé, entre autres avec des déclarations plus ou moins avisées.

Soulignons que, à date – c'est déjà ça –, il ne sera pas requis de mener les négociations avec l'UE en vue du départ britannique – si la chose devait jamais se matérialiser –, mais que ces tractations seront menées par l'ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes David Davis (un nom pareil, ça ne s'invente pas).

C'est amusant de constater la mutation qui afflige le personnel politique anglo-saxon des deux côtés de l'Atlantique avec un premier Donald Trump aux Stazunis et un autre taillé dans le même bloc aux Royaux-Munis.

Ça doit être ça, la mondialisation...

mercredi 13 juillet 2016

mardi 12 juillet 2016

Robot pratique


lundi 11 juillet 2016

Le bruit des lèche-bottes



C'est dans une ambiance à la fois festive ainsi que bon enfant que le fils de Pierre Elliott Trudeau et Petro Poroshenko ont signé l'accord de libre-échange liant désormais dans la même obsession néo-libérale le CAnada et l'Ukraine, ce lundi.

Comme on sait, depuis le coup d'État dont l'épisode central furent les événements de la place Maïdan, l'économie ukrainienne s'est littéralement effondrée. Les coûts générés par la guerre civile qui a ravagé l'est du pays ayant décuplé le problème, l'Ukraine est désespérément à la recherche de moyens de se renflouer. En effet, le principal marché de ce pays ayant été traditionnellement la Russie, avec laquelle les relations sont maintenant rompues, il importe à Kiev de se trouver de nouveaux partenaires économiques.

Or, à date, les partenaires économiques de l'Ukraine se sont surtout contentés de la pousser à l'intransigeance dans ses négociations avec les rebelles séparatistes et Moscou, à privatiser à outrance les sociétés d'État et à consentir à des taux prohibitifs l'argent nécessaire au maintien des affaires courantes.

Par ailleurs, à l'interne, les autres nations, obsédées comme elles sont par l'idée de refouler l'influence russe, ferment complaisamment les yeux sur le fait que les gouvernements ukrainiens sont noyautés par des groupes d'extrême droite, descendants directs de ceux qui collaborèrent activement avec l'occupant nazi durant la Deuxième Guerre mondiale.

Remarquez, quand je dis «ferment les yeux», il s'agit peut-être d'une litote. Il est fort possible que l'appui au pouvoir actuellement en poste à Kiev ait été consenti parce qu'il était d'extrême droite et donc, comme ce fut le cas dans bien d'autres parties du monde, plus obéissant face aux diktats occidentaux.

Et c'est sans doute pourquoi il régnait une telle ambiance de camaraderie entre le fils de Pierre Elliott Trudeau et Petro Poroshenko, aujourd'hui. Entre lèche-bottes, on se comprend.

L'avenant Levant



Ezra Levant est un agitateur de droite qui a bouffé à tous les râteliers. Lobbyiste pour le compte des marchands de tabac, promoteur des sables bitumineux, suppôt de  personnalités politiques yankees plus ou moins fascisantes, animateur à Sun TV, pour ne nommer qu'une infime partie de l'imposant curriculum vitae de cet avocat, il n'a de cesse de soutenir les valeurs les plus conservatrices.

En plus, sa longue et «fructueuse» carrière n'a pas été rebutée par l'idée d'adapter la vérité afin qu'elle serve son propos; ce qui est une façon polie de dire qu'il est souvent un fieffé menteur. Qu'on se souvienne de la poursuite en diffamation intentée par Ron Ghitter, celle menée par Giacomo Vigna ou cette autre de Warren Kinsella. En 2010, il trouve même le moyen de se mettre à dos George Soros, le milliardaire de droite en racontant que ce dernier finance en sous-mais un lobby de gauche et en l'accusant de collaboration avec les nazis pendant la guerre.

Bref, n'importe quoi et tous azimuts.

Sa dernière fabulation en date concerne Denis «de poule» Coderre. En effet, Ezra, outré par l'attitude démagogique du maire de Morial qui a dénoncé le projet Energy East, avait décidé de prendre le gros taureau par les cornes. Illico, il a lancé une campagne de désinformation à coups de panneaux publicitaires sur lesquels il était dit – faussement – que refuser le pétrole sale de l'Alberta équivalait à rendre le Québec dépendant du pétrole «de la charia exporté par l'OPEP», à côté d'une photo du roi de l'Arabie saoudite. Or, le Québec n'importe pas de pétrole du Proche-Orient.

L'un de ces panneaux qu'il voulait faire installer par la société Outfront devant la mairie de Morial n'a finalement jamais été érigé. Il est vrai que les raisons de ce refus semblent plutôt nébuleuses et M. Levant n'a peut-être pas tout à fait tort lorsqu'il subodore des manœuvres de coulisse dans ce dossier.

Quoi qu'il en soit, il n'a pas hésité à crier à la censure affirmant que le cabinet du maire était intervenu pour empêcher l'installation de la publicité – mensongère, faut-il le répéter – afin de faire plaisir aux «gauchistes de la charia» (sic).

Comme on voit, les outrances de M. Ezra Levant peinent à le faire paraître sous un jour avenant. En cela, il n'est guère différent des autres militants de la droite, qu'elle soit moyenne ou extrême. Mais ce qui m'a le plus déplu dans ce dossier, c'est que cela fait paraître Denis «de poule» Coderre sous un jour favorable.

dimanche 10 juillet 2016

Maxime berné


Personnellement, j'espère que Maxime Bernier sera élu chef du Parti conservateur. Mais oui, imaginez la scène, lors de la période de questions: Maxime Bernier mesurant son intellect à celui du fils de Pierre Elliott Trudeau.

Pas un duel de titans, en tout cas.