mercredi 5 avril 2017

Plus fort que phosphore



Une autre attaque à l'arme chimique en Syrie a déclenché une avalanche de reproches, tous dirigés – en Occident du moins – contre le régime de Bachar al-Assad. «Acte intolérable», «crime contre l'humanité», «honte sans précédent», les qualificatifs n'ont pas manqué pour décrire ce geste cruel et inhumain.

Malheureusement, ce n'est pas la première fois qu'une telle horreur afflige le peuple syrien. On se souviendra que, en 2012, une autre attaque au gaz avait été menée. À l'époque – déjà – le régime de Damas avait été accusé, sans preuve, de l'avoir déclenchée. Finalement, après enquête, on n'avait pu déterminer avec certitude qui en était responsable. Ce n'est que plus tard que les indices avaient incriminé les rebelles.

Qu'importe. Les capitales occidentales ont de nouveau de quoi accabler la Syrie et ne vont pas se priver de le faire. Que le précédent leur ait donné tort n'y changera rien. Si jamais on finit par découvrir que la vérité est autre, on se gardera bien de le révéler aux heures de grande écoute.

Remarquons tout de même que les attaques chimiques sont hautement répréhensibles lorsqu'elles sont provoquées par des régimes qui tiennent tête à Washington, tandis qu'elles deviennent au contraire tout à fait excusables lorsqu'elles sont lancées par leurs alliés.

Après tout, qui se souvient aujourd'hui qu'Israël a utilisé des munitions au phosphore blanc contre des populations civiles?

Qu'est-ce qu'on ne ferait pas. juste pour se défendre...



Gaza, janvier 2009

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