vendredi 18 août 2017

Le toupet du caquelon

Depuis des lustres, l'idée dominante était que les Stazunis étaient le mieux représentés par l'idée du caquelon (melting-pot). En effet, quelle que soit la provenance de l'immigration (Europe, Amérique latine, Asie ou Afrique), le principe était que tous ces gens d'origines et de cultures différentes venaient se fondre dans le grand tout yankee pour ne former qu'un seul peuple.

La chose était montrée en exemple – et montée en épingle – aux yeux de la planète tout entière afin de prouver qu'il était possible de surmonter les divisions ethniques et d'atteindre une symbiose, sinon parfaite, tout au moins optimale.

C'est ainsi que les Yankees, au fil des décennies, ont pu faire la leçon en particulier aux Européens incapables de trouver un terrain d'entente et constamment occupés à s'entredéchirer. Mais les donneurs de leçons à la sauce stazunienne ne se privèrent pas pour faire des remontrances à tous les autres continents et pays qui ne possédaient pas cette pureté d'intention, et cette capacité unique de tolérance et d'ouverture.

Il en fallait du toupet!

Les derniers événements, en particulier celui de Charlottesville, en Virginie, ont démontré que les Stazunis, loin de représenter une nation unie et intégrée, sont en fait un agrégat d'intérêts divergents et que le pays, fondé sur l'intolérance religieuse à l'endroit des Autochtones et économique aux dépens des Africains déracinés de force, est demeuré parcouru de fractures profondes à connotations racistes.

Exclusion mutuelle entre la Côte ouest et la Côte est; incompréhension entre le Midwest ravagé par les délocalisations et le sud à la fois intolérant et évangélique; divisions entre le vote noir, hispanique, ouvrier et bourgeois; exclusion culturelle entre anglo-saxons, africains d'origine, hispanophones et Autochtones. Tout cela a fait éclater le faux vernis que la propagande idéaliste et mensongère a pu débiter sur la réalité de l'expérience yankee.

Le fameux caquelon est rempli de grumeaux indigestes.

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