mardi 19 septembre 2017

Libre-échange qui change

En 1994, la population de l’Amérique du Nord se faisait avoir magistralement avec l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Négocié à l’époque sous le prétexte qu’un tel traité allait assurer une plus grande prospérité aux pays signataires, il fut surtout l’occasion pour les Stazunis d’appesantir leur mainmise sur l’économie mondiale, l’ALÉNA ayant depuis servi de modèle pour tous les autres traités de libre-échange.

Heureux comme des rois, les Yankees ont donc continué sur leur lancée d’hyper-puissance. N’oublions pas que, à cette époque, l’union soviétique avait été abolie et que la Russie d’alors était dirigée par un gros bouffon alcoolique. Il n’y avait plus véritablement dans le monde que les Stazunis et ces derniers avaient maintenant la bride sur le cou afin de mondialiser à loisir, dérèglementer toutes les entraves à leur impérialisme et privatiser tout ce qui avait de la valeur, laissant les États s’endetter à maintenir le reste.

Sauf que, si le système les a bien servis pendant des années, il a commencé à se retourner contre eux. L’ouverture des marchés leur a permis de délocaliser massivement pour fabriquer leurs produits; mais la main-d’œuvre étrangère bon marché a rendus plus concurrentiels les produits d’importation. Graduellement, leur balance commerciale est devenue déficitaire, avec les problèmes économiques que cela entraîne. Par ailleurs, certains aspects commerciaux avaient été laissés de côté lors de la négociation du traité original. Enfin, des économies émergentes – comme le Brésil et l’Afrique du Sud – et des puissances continentales – comme la Chine et la Russie – ont commencé à prendre des parts de marché de plus en plus importantes, menaçant certains domaines économiques yankees.

C’est pourquoi les élites financières des Stazunis exigent depuis quelque temps une renégociation de l’ALÉNA, une renégociation encore plus en leur faveur que ne l’était l’accord original, ce qui n’est pas peu dire.

D’une certaine façon, cette forte propension à faire pencher l’équilibre commercial en faveur de Washington par tous les moyens n’est déjà plus véritablement du libre-échange. Si le gouvernement yankee obtient ce qu’il veut, on pourra d’ores et déjà reconnaître que ce nouvel arrangement ne sera plus qu’une forme de protectionnisme mise sur pied à l’usage exclusif des Stazunis. La fin, dans les faits, du libre-échange se traduira à terme par la fin de la mondialisation.

Remarquez, personne ici n’ira s’en plaindre.

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