mardi 10 avril 2018

Énergie où est-ce?



Sans doute vous souviendrez-vous du fameux projet Energy East qui voulait faire passer à toute force un pipeline à travers le Québec afin d’acheminer le pétrole sale de l’Alberta jusque dans les terminaux de la famille Irving des Maritimes.

Vous n’aurez pas oublié non plus que le projet, développé sans tenir compte des intérêts du Québec, avait suscité une levée de boucliers non seulement chez les environnementalistes, mais également au sein de toute la population – surtout celle vivant dans les régions menacées par le pipeline – et même – ô surprise! – auprès des maires, dont celui, à l’époque, de la région de Montréal. Or si les maires eux-mêmes, toujours à vouloir gratter leur petit sou, étaient contre, c’est dire à quel point le projet était mauvais.

Peut-être ignorez-vous qu’un autre projet similaire était dans les cartons. Celui-là se nommait Trans Mountain, car il devait sauter les Rocheuses pour aboutir sur la côte du Pacifique, toujours au départ de l’Alberta. Il n’y en a que pour l’Alberta, par les temps qui courent. Mais, dans les faits, c’était tout à fait une sorte d’«Enegy West».

Il ne serait pas étonnant, compte tenu du peu de retentissement que la chose a eu dans les médias, que vous n’ayez pas remarqué que le projet Trans Mountain a été abandonné, en majeure partie à cause de l’opposition du gouvernement de la Colombie-Britannique qui craignait les conséquences environnementales des travaux de construction et, surtout, d’éventuelles fuites dans le pipeline. En fin de compte, Victoria a refusé que le projet aille de l’avant sur son territoire.

À l’heure actuelle, j’attends le concert de récriminations à l’endroit de la Colombie-Britannique en provenance du CAnada, comme ce fut le cas pour le Québec qui, lors de son épique résistance contre Energy East avait été traité de tous les noms par quantité de CAnadiens outrés que le Québec ne tienne pas davantage compte des intérêts de leur pays, après tout ce que ce dernier a fait pour lui, c’est-à-dire voler, mentir et tricher.

On en avait entendu des vertes et des pas mûres à l’époque. Mais je dois dire que le silence actuel est assourdissant: pas un mot dans les journaux à propos de l’égoïsme de la Colombie-Britannique.

D’autant assourdissant lorsqu’il provient d’une bande de grandes gueules inutiles.

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